Tout vient à point à qui sait attendre : les éléments géographiques promis à la suite des résultats des French J-music Awards sont enfin compilés, et je me fais donc un plaisir de les partager avec vous, ainsi qu’avec tous les acteurs du marché qui seraient susceptibles d’y trouver un intérêt, notamment dans l’organisation de tournées.

Les cartes et statistiques qui suivent ont donc été établies à partir des données mentionnées par les votants aux French J-music Awards il y a quelques mois. Sur l’ensemble des participants, 2628 personnes ont accepté communiquer leur code postal, permettant d’établir une répartition géographique des fans qui, bien que loin d’être complète, est à ce jour probablement la plus représentative qui ait été établie en France.

A noter que parmi les suffrages exprimés, une petite trentaine était localisée à l’étranger : Belgique tout d’abord avec 8 votants, Japon ensuite avec 5 votants, puis Suisse, Canada, et quelques votes isolés de francophones installés au Maghreb, en Allemagne, aux USA et en Corée.

Répartition par région

Une première approche grossière avec cette répartition par région, qui permet de voir apparaître les principales tendances :

En tête de très loin, évidemment, l’Ile de France avec 659 votants, soit 25% des localisations exprimées. C’est bien sûr énorme pour une seule région, mais la leçon à en retenir est sans doute qu’à l’inverse, les 3/4 des votants vivent en Province. Deuxième : la région Rhône-Alpes avec 228 votants, le podium étant complété par le Nord-Pas de Calais et ses 209 inscrits.

Voici le classement complet :

1- Ile de France: 659 votants
2- Rhône-Alpes: 228
3- Nord-Pas de Calais: 209
4- PACA: 190
5- Pays de la Loire: 135
6- Aquitaine: 126
7- Bretagne: 115
8- Languedoc-Roussillon: 114
9- Lorraine: 101
10- Alsace: 88
11- Midi-Pyrénées: 88
12- Picardie: 88
13- Haute-Normandie: 80
14- Champagne-Ardennes: 71
15- Poitou-Charentes: 55
16- Bourgogne: 53
17- Franche-Comté: 53
18- Basse Normandie: 48
19- Centre: 45
20- Limousin: 29
21- Auvergne: 26
22- DOM-TOM: 15
23- Corse: 2

Sans surprise, on retrouve une corrélation globale assez claire entre le nombre de fans par région et la population globale par région, avec tout de même quelques petites variations : en proportions, l’Ile de France concentre tout de même une densité de fans plus importante que la moyenne, de même que le Nord-Pas de Calais, la Lorraine et l’Alsace. A l’inverse, concentration légèrement inférieure à la moyenne en PACA et Midi-Pyrénées, assez faible dans la région Centre, et quasi-inexistante en Corse.

Ce classement étant toutefois relativement injuste compte tenu des fortes disparités entre les régions, tant sur le plan de la population que celui de la superficie et du nombre de département qui les composent, affinons par département.

Répartition par département :

(NB : les DOM-TOM ne figurent pas ici mais auraient tous été colorés en gris)

Voilà qui est déjà plus clair : 38 départements présentent moins de 12 votants, tout en couvrant déjà pas mal d’espace, en témoigne la carte ci-dessus. A l’inverse, quelques pôles d’attraction se dessinent : en premier lieu toujours l’Ile de France bien sûr puis, plus surprenant, la région Nord-Pas de Calais et le duo Alsace-Moselle qui tiennent tout à fait la corde face au pourtour méditerranéen et à l’axe Lyon-Grenoble. Figurent également assez bien la côte Atlantique, la Picardie et la Seine-Maritime, et la Haute-Garonne. En termes de villes pouvant potentiellement accueillir des concerts, on pourrait donc lister parmi les plus peuplées en fans de J-music : Paris et sa banlieue, Lille, Lyon, Metz et Strasbourg, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Rouen, ainsi que Nantes qui constitue un bon compromis pour l’essentiel des habitants de Bretagne et Poitou-Charentes.

Voilà pour la théorie. En pratique, il est clair que les choix des tourneurs ne sont pas franchement en adéquation avec ces résultats. Si Paris concentre bien sûr l’essentiel de l’activité, et si la Méditerranée et Toulouse sont  globalement assez bien desservis, on ne peut pas en dire de même de Lyon (même si les choses s’améliorent), et surtout de Lille et de Metz-Strasbourg. Pourtant la proximité des frontières belge pour Lille et allemande et Luxembourgeoise pour Metz et Strasbourg en font des régions potentiellement accessibles au plus grand nombre, d’autant que le réseau de transport assez bien fichu les met à temps de trajet extrêmement raisonnable de Paris…

Reste que dans les faits, cette cartographie est bien sûr à nuancer. il ne suffit pas de concentrer un minimum de monde pour assurer le succès d’un concert. La communication y est pour beaucoup, et les institutions et acteurs locaux également. Il est indispensable, pour les professionnels, de pouvoir s’appuyer sur un tissu associatif et professionnel local compétent, organisé et fervent. Or sur ce point, il y a encore beaucoup de progrès à faire à Lyon et Bordeaux par exemple, où la dynamique japanisante manque beaucoup d’ambition. Tout comme en Alsace-Moselle, car l’essentiel du mouvement dans la région provient de Nancy, ville étudiante en Meurthe et Moselle. A l’inverse, Nantes est réputé pour être une ville où il se passe beaucoup de choses sur ce secteur, et où un évènement obtient donc plus facilement un relai efficace. Et surtout Toulouse, à la faveur de son Centre Culturel Franco-Japonais hyperactif, fait clairement office de modèle en la matière.

Pour information, le top 20 des départements français :

01- Paris (75) : 204 votants
02- Nord (59) : 154
03- Rhône (69) : 101
04- Gironde (33) : 88
05- Seine et Marne (77) : 81
06- Bouches du Rhône (13) : 79
07- Seine Saint Denis (93) : 75
08- Yvelines (78) : 74
09- Val d’Oise (95) : 69
10- Haute Garonne (31) : 64
11- Bas Rhin (67) : 63
12- Seine Maritime (76) : 61
13- Moselle (57) : 60
14- Hérault (34) : 58
15- Val de Marne (94) : 58
16- Loire Atlantique (44) : 56
17- Pas de Calais (62) : 55
18- Alpes Maritimes (06) : 51
19- Essonne (91) : 50
20- Hautes-de-Seine    (92) : 49

En conclusion : pas énormément d’enseignements là dedans certes, ça vaut ce que ça vaut mais ça a au moins le mérite d’exister. Il y a toute de même des choses à faire dans certaines villes / régions de France qui restent manifestement sous-exploitées… Aux fans sans doute de se manifester et de se bouger un peu les fesses pour se faire voir et entendre !