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Critique album : Hikaru Utada – SINGLE COLLECTION vol.2

5 décembre 2010 12 Commentaires

Oui je sais, je parle beaucoup de Hikki ces derniers temps. En tout cas en proportion par rapport au reste. Les fans me pardonneront sans doute, quant aux autres ils n’ont pas à s’en faire, puisque la pause annoncée leur assure qu’il s’agit là de la dernière fois avant longtemps… C’est en effet la dernière ligne droite pour Hikaru Utada, laquelle a livré il y a peu son second best-of au public, ultime galette avant un break qui débutera à la fin de ce mois de décembre pour s’achever… un jour, peut-être. L’omniprésence -relative- de l’artiste dans l’actualité musicale ces dernières semaines a fait raconter beaucoup de conneries à beaucoup de monde : d’aucuns étaient déjà là à pronostiquer que Hikki avait peut-être repris goût au devant de la scène ou semblait remettre en question sa fin d’activité programmée. C’est là bien mal connaître l’artiste, laquelle ne fait jamais autant les choses à fond que quand elle a déjà l’étape suivante de son parcours en tête. Et puis de toutes façons, elle avait prévenu : afin de faire honneur à ses fans, elle leur offrirait une fin d’année sur les chapeaux de roue. Finir au top, pour un jour, elle l’assure, revenir au top.

Petit retour en arrière

Après des débuts tonitruants et notamment un premier album qui reste à ce jour le record absolu de ventes de disques au Japon, Hikki avait livré deux opus supplémentaires qui l’ont consacrée définitivement comme une référence absolue, sans aucun doute l’auteur-compositeur-interprète la plus talentueuse qu’ait jamais connu le marché commercial nippon. L’une des plus anti-conformistes aussi. D’un côté, Hikki est depuis ses débuts la figure de proue d’un marché musical japonais ultra-protecteur, qui voit notamment son père et sa maison de disques exercer un contrôle absolu sur son image. De l’autre côté, la chanteuse refuse, à de rares exceptions près, de jouer le jeu des media, avec lesquels elle entretient des relations houleuses et qu’elle prend un malin plaisir à court-circuiter, notamment par le biais de son blog où, en pionnière du genre, elle s’adressse directement à ses fans avec une certaine transparence et surtout une simplicité et une authenticité qui forcent le respect. Cette fracture existe depuis de longues années, tout a déjà été dit à ce sujet, si bien que quand on y pense les motivations que Hikki évoque pour expliquer sa décision récente n’ont définitivement rien de surprenant.

Sur le plan musical, les trois premiers opus de l’artiste étaient d’autant plus bluffants qu’ils démontraient un éclectisme tout simplement phénoménal de la part d’une auteur-compositeur. Pour ceux qui connaîtraient mal Hikki, une séance de rattrapage est vivement conseillée sur son channel Youtube officiel mis en place tout récemment ! Son premier album était une pure soupe RnB à l’américaine, faisant là aussi d’elle une pionnière du genre sur le marché nippon. Pour l’anecdote d’ailleurs, j’avais à l’époque balayé ce CD en 5 minutes de survol, jusqu’à étiqueter Hikki comme l’ »Ophélie Winter japonaise » : la plus monumentale hérésie de ma vie de fan de Jpop ! Le deuxième album de l’artiste empruntait des sonorités plus pop, voire dance; à l’heure où d’innombrables artistes tentaient de profiter du fait que la musique urbaine sortait enfin de la cave au Japon, Hikki allait déjà de l’avant et démontrait l’étendue de son savoir-faire en mélangeant les genres. Un savoir-faire qui a sans doute trouvé son apogée en 2002 avec l’album DEEP RIVER, pour moi le meilleur album, sur un plan qualitatif, de l’histoire du disque au Japon. Un album incroyablement varié dont CHAQUE morceau est une merveille dans son genre, surfant entre les titres oniriques et/ou émouvants et les morceaux plus entraînants, aux basses parfois appuyées, tout en étant empreint d’une identité très très forte qui assurait son homogénéité.

Premier CD : single collection

Le premier CD du best-of qui vient de sortir reprend les singles sortis juste après cette époque. Et très honnêtement, bien que j’aime beaucoup la plupart des titres qui le composent, je dois avouer que je ne l’estime pas à la hauteur des chefs d’oeuvre sortis précédemment. Après DEEP RIVER et le single COLORS, Hikki s’est tout d’abord beaucoup cherchée, en tentant de donner une dimension plus adulte à sa musique, une dimension toujours plus qualitative aussi, comme si elle n’était jamais satisfaite d’elle-même. Le résultat : les solennelles Be My Last et Dareka no negai ga kanau koro, très jolies dans l’absolu, mais qui donnent l’impression de déborder artificiellement d’esthétisme, de pathos, d’épuration aussi, comme pour compenser un manque profond de conviction, tout en témoignant d’une peur de ne pas assez bien faire. Je me suis d’ailleurs toujours demandé si ce n’est pas parce qu’elle même avait cette impression que Hikki a pris la peine de venir défendre et incarner ces morceaux dans les media bien plus qu’à l’accoutumée. Mais le paramètre commercial est bien sûr à prendre en compte aussi : à cette époque les chiffres de vente de l’artiste s’écroulent, ce qui entraîne chez elle une remise en question probablement couplée avec des rapports un poil plus compliqués avec sa maison de disques, qui fait pression pour qu’elle revienne à des choses plus faciles à vendre. Keep Trying symbolise complètement cette période, avec une vraie revendication artistique matérialisée par ce fameux écart de notes déroutant, presque dissonant, qui a beaucoup fait parler à l’époque, et en même temps une thématique plus fédératrice que jamais reprenant l’éternel « Ganbare » cher au coeur nippon. Elle compose dans la foulée Passion : un morceau planant et ambitieux qui reste l’une de ses plus grandes réussites, peut-être même la plus belle de l’époque post-DEEP RIVER.

Et puis survient la panne sèche : Hikki le confiera plus tard, la genèse de l’album ULTRA BLUE aura été très difficile. L’échec de son album américain EXODUS, dans lequel elle s’était énormément investie et qui avait pourtant reçu des critiques unanimement dithyrambiques, lui a fait beaucoup de mal. L’artiste a du mal à rebondir, à se recentrer sur elle-même, elle s’offre un nouveau synthé et s’enferme dans sa chambre pour composer, tout en assistant doucement mais sûrement à l’échec de son mariage. Ainsi ULTRA BLUE, dont est également extrait This is Love repris sur le best-of, demeure avec le recul le moins inspiré et le moins varié sur le plan des arrangements, le synthé en question se révélant franchement trop omniprésent. Et ce bien que dans l’absolu, ce CD reste de bien meilleure facture que l’immense majorité des sorties du moment… En fait, le ras-le-bol se fait déjà sentir. Hikki aspire à une vie normale, une vie qu’elle dépeint sur son blog, au travers notamment de ses trips avec son ours en peluche qui aura même droit à sa chanson perso, le très mignon Boku wa kuma dont le caractère complètement à côté de la plaque en dit vraiment très long sur l’état d’esprit de Hikki à cette époque. Un divorce plus tard et à la faveur d’un partenariat commercial favorable, Hikki se remet en selle avec l’immense succès de Flavor of Life, dont la version ballade présentée ici est certes jolie, mais dont j’avoue qu’elle ne m’a jamais vraiment touché, sans que je ne sache trop pourquoi. La chanteuse se remet de ses émotions en se lançant corps et âme dans le travail, enchaînant les singles avec plus ou moins de réussite, et toujours ce fichu synthé au rendu franchement discount qui vient ternir les superbes compositions de l’artiste alors que celles-ci auraient pu être transcendées avec un peu plus de moyens. Ainsi si j’ai eu un véritable coup de coeur pour Beautiful World en tant qu’éternel bon client de ses compos planantes (et plus encore de la version acoustique, également livrée sur le best-of), j’ai accueilli avec une certaine indifférence la plupart des autres titres de l’album HEART STATION, à commencer par Kiss & Cry qui m’est passée complètement au dessus. Quant à Stay Gold et Prisoner of Love, elles renouent avec une fibre RnB pas entendue depuis longtemps chez Hikki, qui correspondent aussi à la période de la création du deuxième album américain de l’artiste. Mais là encore, ces morceaux sont loin de m’avoir fait un effet à la hauteur des meilleures productions de l’artiste…

Deuxième CD : inédits

Deux ans sans véritable inédit, l’attente aura donc été longue avant de découvrir le CD bonus de ce best-of, qui nous offre 5 nouveaux titres. Il y a quelques mois, Hikki générait l’enthousiasme de ses fans en annonçant s’être remise à composer pour sa carrière japonaise. Il est probable qu’elle se soit vite rendue compte qu’elle partait à nouveau pour livrer un album avec 4 ou 5 pistes probantes enrobées par des morceaux de remplissage laborieux, et que cela ajouté à la tournure décevante de ses aventures américaines ait achevé de la convaincre de la nécessité de faire un break. Compte-tenu de la qualité des nouvelles chansons présentées ici, j’ai tendance à penser qu’elle a fait le bon choix en se contentant de finaliser quelques compos convaincantes, sans chercher à tout prix à se presser l’orange jusqu’à avoir de quoi livrer un dernier album. Je vais passer sur l’erreur de casting qu’est la reprise franco-japonaise de l’Hymne à l’Amour de Piaf, ambitieuse mais franchement ratée tant sur le plan des arrangements que de l’interprétation, sans parler de la prononciation française. On a ensuite découvert GoodBye Happiness, qui là aussi en dit long sur ce quia se passe dans la tête de l’artiste : la chanson comme son clip semblent complètement décomplexés, soulagés de la pression de l’écriture imposée. Si bien que tout en restant dans la veine des trop nombreuses productions sponsorisées par le synthé maudit, l’artiste livre un titre simple, qui lui ressemble, et fait mouche. En entendant les premières notes de Arashi no Megami, j’avoue avoir crié au scandale : ce qui s’annonçait comme l’une de ses ballades les plus émouvantes tant dans la compo que l’interprétation était complètement gâché par la platitude insupportable du sempiternel synthétiseur qu’elle ferait définitivement mieux de défoncer à coup de masse. Mais l’arrivée d’une batterie et d’une guitare électrique viennent rapidement redoubler le caractère émouvant de la chanson, tout en atténuant la déception du piano synthétique.  Si bien qu’au final, c’est une vraie réussite, avec qui plus est une construction intéressante tout en restant là encore dans une simplicité bienvenue.

J’accueille l’intro de Show me Love avec beaucoup plus de bienveillance : enfin, un vrai piano, ce n’était pas si difficile ! Mieux, les refrains très épurés plongent dans une atmosphère très prenante qui font naître l’espoir d’un refrain explosif. Et l’on n’est pas déçu ! Guitares électriques chargées et batterie résonnante viennent surprendre leur monde et mettre un peu de sel rock’n'roll dans une discographie qui n’en comptait pas beaucoup. Alors si dans l’absolu on lorgne un peu du côté des compos « rock » d’Ayu, le fait est que Hikki fait ça sacrément bien, avec beaucoup moins d’effets, de compression et de cinéma destinés à donner de l’ampleur à une composition pas forcément auto-suffisante. La chanson bénéficie ainsi d’une orchestration et d’un mixage excellents qui mettent la voix bien en valeur, et contribuent à en faire le plus grand écart musical réalisé par la chanteuse entre deux de ses disques nippons depuis le béni DEEP RIVER. Reste enfin Can’t Wait ‘Til Christmas. Ah le moins que l’on puisse dire, c’est que la chanson est de circonstance. Non pas parce que c’est bientôt Noël, mais parce que cette chanson d’amour hivernale, essentiellement exécutée en piano-voix, déborde d’une simplicité et d’une nostalgie qui ne pourront que serrer le coeur des fans, conscients qu’il s’agit là non seulement de l’ultime piste du CD, mais aussi de l’ultime chanson de Hikaru Utada avant une disette d’une durée cruellement indéterminée, mais qui sera forcément trop longue. Et tandis que le morceau prend fin, de façon assez subite, la réalité frappe : c’était bien trop court. La chanson était belle, et elle était trop courte. Le disque était beau, et il était trop court. On venait à peine de se réhabituer à entendre des compositions prenantes, à apprécier le travail d’arrangements, à se réjouir d’une démarche volontaire et soulagée de tout impératif commercial, à sourire face à la sincérité et au talent simplement évident d’une artiste, que c’est donc terminé. Oui, la réalité frappe : Hikki s’en va. Et même si elle l’a sacrément bien mérité, et même si l’on sait que c’est sans doute mieux comme ça, et ben bordel, pour dire les choses clairement, ça fait chier. En 12 ans, elle est sans doute la seule auteur-compositeur-interprète nippone à avoir su faire coexister les impératifs d’efficacité commerciale avec une démarche artistique qualitative sans cesse renouvelée, tout en restant, d’une certaine façon, cette « girl next door » très « normale » dont elle entend aujourd’hui vivre la vie pleinement. Quant à la relève, elle n’est pas assurée, oh non, la relève elle est tout simplement inexistante, en tout cas pas à ce niveau d’aboutissement. Triste constat hein ? Enfin… L’heure est donc au repos du guerrier, il faut l’accepter. Aussi merci pour tout Hikki. Et bon vent.

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12 Commentaires »

  • balsa a dit :

    Même si je n’approuve pas ta vision de Ultra-Blue, pour moi un très grand disque… j’épouse sans réserves le reste de tes propos. Tu lui as écris là un bien bel et vibrant hommage, dix mille fois mérité… Qu’est-ce qu’elle va me/nous manquer: ses compos, sa voix, sa charmante bouille, son personnage…
    Enfin, comme tu l’as dit, faut l’accepter et c’est ce qu’elle veut. Chapeau bas pour la reine.

    • chtite_asu a dit :

      Personnellement, j’avais été très rassurée à la sortie de Flavor of life et de Prisoner of love. Elles font d’ailleurs partie de mes musiques préférées tous artistes compris. J’aimais particulièrement énormément les paroles de Flavor of Life.

      Sinon je rejoins également ton opinion sur l’album et tu as très bien retranscrit ce que j’ai ressenti lors de ma première écoute (et des suivantes aussi d’ailleurs…). Ça en est presque sadique de le conclure par une chanson comme Can’t Wait ‘Til Christmas….

      En tout cas, très bel article, comme d’habitude ! Ca m’a donné envie de regarder d’anciens clips et de réécouter le best-of. Et puis ça m’a re rendue triste, comme à chaque que je finis de l’écoute et que je me dis que c’est peut-être fini pour de bon. J’espère qu’elle nous reviendra dans deux ans et non pas dans « cinq ans ou plus »… Impossible d’écrire dessus sans faire tâche à côté de toi maintenant en tout cas !

      • JPop a dit :

        Bel hommage à Hikki.. repose en paix

        • Maitre K a dit :

          C’est clair que pour la relève du côté de la pop féminine, y’a pas grand chose à se mettre sous la dent… Et même en y ajoutant celles qui ne composent pas elle-même leur musique.

          Par contre, je ne suis pas tellement certain qu’Utada reste dans sa retraite si longtemps. C’est quand même curieux qu’à peine virée de chez Universal elle se soit empressée de signer chez EMI pour l’international (en plus de son contrat pour le Japon). Si elle avait l’intention de rester à l’écart pour un bon moment, rien ne pressait.

          Moi ce que je regrette quand même c’est qu’elle ne compose pas pour d’autres artistes, comme le font en général les artistes américains, entre deux projets personnels. Elle a la notoriété pour imposer son point de vue et vu la morosité du marché rnb japonais, ça n’aurait pas fait de mal. A moins qu’elle ne profite de sa « retraite » pour le faire, sous un autre nom, ça serait intéressant !

          • balsa a dit :

            concert d’adieu en streaming, à 11 heures (heure française) mercredi 8

            https://www.ustream.tv/channel/wl1

            • Pavel a dit :

              Le premier album d’Hikki que j’avais écouté était Distance, j’avais pas tellement accroché, à part « Can you keep a secret ».
              Mais j’avoue que DEEP RIVER avait été une sacré claque et qu’aucun de ces albums suivant ne m’avaient fait cet effet dans l’ensemble.

              Sinon les inédites sont vraiment bien fichu, à part la reprise comme tu l’as très bien dit.

              • Namida a dit :

                Bel article bien que je ne sois pas non plus de ton avis concernant ULTRA BLUE, qui est pour moi son meilleur album (avec DEEP RIVER évidemment). Le synthé ne me dérange pas du tout.
                Par contre, je suis tout à fait d’accord concernant ses 2 premiers albums.

                Concernant les nouveaux morceaux, vraiment superbes (excepté vous savez lequel). D’une simplicité et d’une sincérité réjouissante.

                A une prochaine Hikki…. :(

                • makki a dit :

                  C’est vrai que les nouvelles chansons sont bien, surtout la première, me souviens plus du nom, sauf peut-être l’hymne à l’amour qu’est vraiment anecdotique… Mention spécial pour Goodbye Happiness, j’accroche vraiment je sais pas trop pourquoi, elle est simple, le clip est gentillet, enfin voilà…

                  • JPop a dit :

                    Je l’appréciais beaucoup… Merci @balsa pour le lien

                    • balsa a dit :

                      ben je sais pas si vous avez regardé mais elle s’est pas foutu de la gueule de ses fans. C’était superbe: scène circulaire, section de cordes, magnifique light-show…des tas de chansons peu ou même jamais interprétées live. Superbe. Elle était assez émue mais toujours aussi bavarde et charmante, peut-être pas au mieux vocalement mais elle a bien assuré quand même. Flavor of life, L’Hymne à l’amour (au piano, très cool), Beautiful World, Passion, Colors et l’hommage à Lennon (Across the Universe) on été des musts absolus dans une belle setlist de 23 titres.

                      • Shito (author) a dit :

                        Je pense que je vais faire un petit billet sur ce concert ouais, faut que je case ça dans ma journée de demain !

                        • FoX a dit :

                          Bravo pour cet excellent article, qui ne saurait on ne peut mieux rendre hommage à une très grande artiste qui va véritablement manquer au paysage musical japonais… Manquerait plus que ça mette en avant Ayumi et je m’en tire une balle u__u

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