Hetero, lesbo, cyber-sado-pédo : le renouveau de la Jpop féminine sera sexe ou ne sera pas

Il se dégage un effluve (oui, effluve c’est masculin, merci Jypy pour le check ) d’entrejambe féminin dans les communiqués de presse musicaux nippons cette semaine. Un sombre mélange de sueur, d’oestrogène, de petite culotte usagée, d’huile de vidange, d’acier trempé, de cuir et de latex : voilà ce sur quoi les spécialistes marketing des labels nippons ont décidé de miser pour contrer l’invasion des mannequins de cire coréennes, qui débarquent récemment par camions entiers pour délivrer à la chaîne leurs productions insipides et afficher en 4×3 leurs tronches interchangeables sur tous les murs de la capitale nippone…

On commence par l’info à côté de laquelle il était impossible de passer ces dernières 48h : les chiffres de vente phénoménaux du dernier single des AKB48, Beginner. 827 000 copies écoulées en une semaine, troisième meilleur démarrage hebdo de single féminin de l’histoire, meilleur démarrage hebdo d’un single de groupe féminin de l’histoire, et des chiffres pas aperçus dans les charts depuis des lustres : n’en jetez plus… Le clip controversé pour sa relative violence (toute cybernétique soit-elle), combiné à la thématique sexy du single  précédent et à une stratégie marketing assez honteuse, permettent aux AKB48 d’exploser tous les records, et de donner au marché singles une dynamique pas vue depuis longtemps. Derrière tout cela, se cache néanmoins un business pas joli joli, sur lequel beaucoup a déjà été écrit. Résumons en évoquant des méthodes de lobbying médiatique proches de celles de la Johnny’s Jimusho, et surtout une exploitation extrêmement perverse et complètement assumée de l’image de ces jeunes filles. Chacune a ainsi sa personnalité en tant qu’idol, développée sur moult produits dérivés parfois très hot, de manière à raccoler un panel le plus large possible de pervers, de l’otaku complexé au salaryman amateur de secrétaires lubriques en passant par le vieillard pédophile. Pour bien saigner toute cette foule de frustrés jusqu’à l’épuisement, le management des AKB garnit aléatoirement les singles du groupe d’invitations pour des sessions de « hand-shaking » scrupuleusement réglementées : vous imaginez bien que le plaisir d’un contact physique réel, aussi bref soit-il, avec l’objet de vos fantasmes vaut bien l’achat de deux ou trois exemplaires d’un même CD… La situation vous semble surréaliste ? Sans doute, mais c’est pourtant là l’explication principale des chiffres de vente hallucinants qui circulent aujourd’hui. Et le souvenir que j’ai du concert parisien des AKB48, avec notamment ce fascinant quadragénaire occidental perdu dans la foule, qui regardait les filles les yeux pleins d’étoiles en chantant toutes les chansons par coeur, me rappelle qu’il ne faut jamais sous-estimer le potentiel de perversion de mes congénères… Quoi qu’il en soit, à l’heure où la femme nippone revendique de plus en plus son émancipation et où les hommes de l’archipel se sentent de plus en plus émasculés, le business de la jeune fille facile a de bien beaux jours devant lui…

Dans un registre un peu plus conventionnel, on assiste au retour de la chanteuse Sowelu, qui a signé il y a quelques mois sur le label Rhythm Zone d’avex pour ce qui est supposé constituer un nouveau départ dans sa carrière. On ne peut pas dire que jusque là Sowelu faisait dans la dentelle (encore que, justement…), mais plus qu’un nouveau départ c’est surtout un palier supplémentaire qui est franchi dans l’attitude sexy. C’est ainsi que dans la video promotionnelle de son nouvel album (prévu pour le 1er décembre prochain), vous pourrez voir la chanteuse se faire gentiment galocher par un homme pour laquelle elle n’a pas l’air d’avoir des sentiments très assurés, avant de se faire peloter les seins bien comme il faut, pour finir par une bonne séance de lime en règle,  au terme de laquelle, enfin, elle semble avoir compris qu’elle l’aime, son chéri. Une belle leçon de vie, bien probante, qui rappelle qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Rien de bien choquant au demeurant quand on voit ce qui peut se faire en matière de clips chez nos amis américains, mais à l’échelle japonaise, c’est clair, on passe un nouveau cap… Il faudra bien ça pour faire parler, parce que pour le reste, on ne pas pas dire que les extraits audio dévoilés s’annoncent particulièrement flamboyants sur le plan musical.


Et puis pour finir, un mot sur le nouveau projet de la rockeuse Nanase Aikawa, qui monte un groupe baptisé Rockstar Steady dont elle sera la chanteuse exclusivement entourée de musiciennes. Le concept ? Il est inspiré de la série The L Word, dont Nanase est grande fan; dans ce projet, elle entend exprimer la part d’attirance pour les femmes qui sommeille en elle, comme dit-elle en chacune de ses congénères. Les premiers visuels font apparaître une Nanase au look cuir/salopette avec une coiffure de perruche sur la tête, pour un résultat rappelant effectivement un certain cliché de esthétique lesbienne. Quant au clip du premier single Fine Fine Day (sortie prévue le 8/12), il nous offrira une scène de baiser entre la chanteuse et une autre femme. A noter que cette video sera réalisée par une équipe de frenchies, spécialistes du domaine de la mode…


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