Les labels japonais ne se font pas la guerre, eux
Quand on voit les guéguerres opposant les maisons de disques sur le marché musical français et international, on imagine qu’il en va de même partout (sauf bien sûr quand il s’agit de soutenir Hadopi, la caution dont elles ont besoin pour ne pas avoir à admettre les vrais problèmes qui sont à la source de leurs difficultés financières). Pourtant le Japon vient de nous donner un nouveau contre-exemple flagrant. A ce niveau là ce n’est même plus du pacifisme, c’est de la complicité de crime en bande organisée. Avec en figure de proue Aya Kamiki.
Les maisons de disques GIZA studio et avex trax viennent de publier un communiqué conjoint concernant la chanteuse Aya Kamiki, récemment transférée de la première à la seconde. On y trouve l’annonce d’une double sortie : GIZA publiera le 27 janvier 2010 un best-of CD+DVD live de 15 titres d’Aya, intitulé AYA KAMIKI Greatest Best, tandis que le même jour avex sortira un nouvel album de la chanteuse, composé de 11 pistes. L’arrangement est assez simple : en échange de la visibilité que peut lui apporter avex, GIZA autorise sa consoeur à inclure sur l’édition limitée de l’album une dizaine de vieux titres d’Aya soigneusement sélectionnés… On imagine assez facilement Max Matsuura et Toshinori Matsuda1 sceller cet accord audacieux dans un torrent de sake, en se tapant dans le dos et en se se pinçant les joues, les coquins.
En attendant Aya Kamiki sort demain son premier single chez avex, une collaboration complètement anecdotique avec TAKUYA au titre tellement ridicule que je ne le reproduirai pas ici. Encore que c’est pas bien pire que le titre de l’album à venir, INDIVIDUAL EMOTION, qu’on croirait tout droit sorti de la discothèque des Two-Mix. On découvre en tout cas dans le clip du morceau une Aya plus aseptisée que jamais, qui a définitivement perdu le peu de personnalité qui la faisait vaguement sortir du lot des asperges interchangeables du catalogue GIZA.
1 le nouveau PDG de BEING / GIZA, depuis le départ en retraite en 2007 de son fondateur emblématique, Daikou Nagato
Autorisation ou pas, je crois pas que Avex avait le choix : Giza doit avoir les droits des chansons de Aya Kamiki et ne voulait certainement pas les lâcher.
Enfin, c’est bien une des premières fois que je vois un album et un best of sortir ensemble, le même jour, sur deux labels différents.
Pareil !! C’est étonnant! Makki a raison, il doit y avoir une histoire de droits. Les labels nippons ne doivent être guère plus coulants ou éthiques que les autres.
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