Kumi Koda / Ayumi Hamasaki : même combat. On a eu droit à une espèce d’apogée où les recettes qui ont fait leur succès atteignaient le sublime sans avoir encore eu le temps de lasser, et puis vint l’inévitable pente savonneuse qui les a conduites à retomber dans le tout venant quantitatif des sorties commerciales. Pour ma part en dehors de TABOO et d’une ou deux chansons du dernier album, j’ai perdu tout intérêt pour Kumi Koda dès la fin 2006, et comme pour Ayu, je n’en attends guère plus qu’une bonne surprise ponctuelle. Sur le papier pourtant, ce CAN WE GO BACK a presque tout pour me plaire.

Un morceau pop-rock avec guitares fusion et ambiance assez sombre, voilà de quoi éveiller ma curiosité : je suis généralement bon client de ce genre de titres chez les popstars d’avex, et je garde notamment un très bon souvenir de Ningyo-Hime, en des temps où Kumi Koda était encore capable de créer l’évènement. Il se trouve que le titre est une reprise d’un morceau bonus de l’édition japonaise du 4ème album de Kelly Clarckson, la première gagnante d’American Idol, et que cela a suffi pour doucher froidement l’enthousiasme des fans de Koda : vous comprenez, la musique américaine, tout ça tout ça. Pour ma part au contraire, c’était une chance de plus d’obtenir un résultat convaincant dans le genre, parce que quitte à faire dans le pop-rock ultra-commercial, il faut le faire bien, et les occidentaux sont quand même les meilleurs pour ça.

Au final, Kumi Koda s’en sort très bien, parfaitement crédible dans son interprétation de ce genre de titres un poil agressifs. Le morceau est globalement bien produit, bref on s’en contenterait fort bien. Jusqu’au moment du moins où l’on écoute l’originale : et là, c’est le drame. Oh rien à redire toujours sur la perf de Koda, tout à fait à la hauteur. Non non, ce qui fait mal, c’est l’orchestration et le mixage. Image toute simple : la version avex de CAN WE GO BACK est à la version américaine ce que les seins de Namie Amuro sont à ceux de Samantha Fox. Alors il se trouve que c’est un mauvais exemple, puisque je préfère de loin la poitrine de la première aux opulents amas de graisse et de silicone de la seconde, mais je pense que vous voyez l’idée (j’aurais peut-être dû comparer les Tohoshinki à Ralph Woods, ça aurait soigné mon référencement…). On réécoute donc ensuite la version japonaise, et clairement, on se fait ch***. Mon compère T’CharleS aurait sans doute beaucoup à dire sur les effets pervers de la compression sonore dans l’histoire, qui jouent nettement en faveur de Clarckson sur ce coup, mais le résultat est là. Sale constat, hein ?

Ce n’est en tout cas pas la face B qui viendra compenser la frustration… Certes on ne descend pas aussi bas que lors des incursions pop-kawaii nauséabondes qui ponctuent régulièrement les singles de Koda, mais franchement, on n’en est pas très loin. Good day est une espèce de resucée pop/dance complètement insipide des plus mauvais titres du genre de notre amie LISA, avec des paroles pathétiques sur lesquelles Kumi n’avait aucune chance d’être convaincante.

La bonne nouvelle dans l’histoire, c’est que les previews du nouvel album laissent entrevoir deux ou trois titres inédits potentiellement plaisants. Rendez-vous dans quelques semaines pour le verdict, les précommandes étant ouvertes sur CDJapan et Yesasia…