Je vais faire relativement court, pour changer. Il faut dire que ce que je vais vous confier ici me fait l’effet d’un demi-litre de liqueur de gingembre sur les parois d’une gorge déjà atomisée par une angine érythémateuse carabinée : en clair, ça m’arrache le gosier, mais alors quelque chose de mignon. Et pourtant…

Court donc : EXILE a sorti le 12 septembre dernier son dernier single en date, un double A-side comprenant la chanson Rising Sun ainsi qu’une ballade solo de son chanteur Atsushi intitulée Itsuka kitto…

Vous allez peut-être me demander : c’est le 37ème single du groupe, et c’est bien la première fois que tu te donnes le mal de faire autre chose qu’une news à leur sujet; qu’est-ce qui t’a décidé ? Et bien effectivement, vous imaginez bien que si je ne me suis jamais donné la peine de dire tout le mépris qu’ont pu m’inspirer les 36 opus précédents, ainsi que les albums qui allaient avec, c’est bien que ce nouveau single m’a sacrément interpellé pour que j’en arrive à lui consacrer un billet.

EXILE pour moi s’est toujours résumé à une bande de branquignoles gesticulant comme des macaques sur des morceaux pop/RnB passe-partout qui la plupart du temps ne s’y prêtent même pas. Et comble du comble, à un groupe qui est parvenu à rendre toutes ses productions totalement dénuées d’intérêt en dépit de la présence en son sein de deux chanteurs dont on ne peut nier qu’ils se débrouillent techniquement plutôt bien. Sauf que… un tsunami plus tard, le groupe revient donc avec Rising Sun, piste à vocation caritative fournie par une de ces innombrables teams de producteurs suédois qui sont à l’origine d’un bon paquet des plus gros succès (et des plus grosses daubes aussi) de la scène pop music mondiale. Et là, c’est la claque.

Au risque de m’attirer les railleries de certains, je vais sombrer dans l’auto-caricature la plus totale en qualifiant cette chanson de piste pop/dance à tendance uplifting hyper-efficace et on ne peut plus fédératrice, servie par un mixage absolument excellent et des nappes de synthé très réussies. Tout le potentiel du titre explose dans un clip épique qui redonnerait presque confiance en la capacité à se vendre du marché japonais si la vitalité actuelle de celui-ci ne reposait pas déjà à 70% sur les imports coréens… L’effet de masse est sans aucun doute pour beaucoup dans cette histoire, mais franchement, tous ces danseurs costumés, cette chorégraphie fluide aux mouvements amples, ces costumes colorés, ces jolies lumières et ces teintes chaudes, le tout filmé avec un vrai sens de l’ensemble, ça fait vraiment du bien par où ça passe. Et ça rendrait presque indulgent envers le piano-voix-violon un poil dégoulinant du second titre, qui sonne comme 1000 autres chansons du genre, mais est plutôt bien exécutée par Atsushi.

Conclusion : on a beau dire que j’ai mes souffre-douleurs, j’aime le travail bien fait et je sais reconnaître lorsqu’il l’est. Je crois qu’entre la réhabilitation de miyavi. et cette reconnaissance franche et enflammée de mon enthousiasme à l’écoute d’un single d’EXILE (nan mais rendez-vous compte, EXILE quoi !) ma bonne foi ne saurait plus jamais être remise en cause sur ce point ! J’invite en tout cas tous ceux (et je sais qu’ils sont nombreux tant le décalage est énorme entre le succès d’EXILE au Japon et le désintérêt total des fans occidentaux à leur égard) qui comme moi zappent allègrement sur toutes les sorties du groupe à faire une exception pour Rising Sun. On dit qu’à chaque chose malheur est bon; le funeste tsunami aura aussi, bien que la consolation soit maigre, permis à EXILE de nous livrer son premier bon single en 10 ans. Bon par contre, s’il faut à chaque fois un truc du genre pour les motiver, on va peut-être arrêter les frais ici, hein…

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