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Critique album : Ayumi Hamasaki – Love Songs

31 décembre 2010 14 Commentaires

Précédemment dans Prison Break : Ayumi Hamasaki évite de justesse le recours à la prostitution qui la conduirait tout droit au mitard, survivant tant bien que mal à la chute inexorable de ses ventes de disques en entretenant la libido de ses fans sur twitter… avant de la doucher en y annonçant tout récemment son mariage (bien que j’ai encore un peu de mal à le croire); l’hydre H/\L semble avoir enfin été mise à isolement, bien que l’une de ses têtes, Yuta Nakano, ait obtenu un régime de faveur avec une liberté surveillée; Tetsuya Komuro, que l’on croyait à la retraite, se fait coincer par la justice pour une sombre arnaque portant sur quelques centaines de millions de yens, mais est libéré de prison grâce à l’argent du patron d’avex, et se remet à composer à la chaîne pour rembourser ses dettes; enfin, l’auteur de ce blog mériterait l’enfermement pour toutes les pensées coupables qui l’assaillent depuis qu’il a écouté November pour la première fois, sur le nouvel album d’Ayu sorti il y a quelques jours. Parviendra-t-il à se contenir ? Pour connaître la suite de cette intrigue captivante, ne ratez pas le nouvel épisode !

(NB en passant : l’album est à -20% sur CDJapan pendant quelques jours, pour les amateurs !)

Pour commencer, synthèse de remise en contexte qui m’évitera de trop me répéter : grand fan d’Ayu à la belle époque 1999-2004 (à l’exception de l’album RAINBOW, une erreur de parcours), je n’attends depuis quelques années plus rien d’autre de sa part qu’une bonne surprise de temps en temps. La dernière en date, c’était l’album NEXT LEVEL, avec une orientation un poil plus électro-dance qui collait bien au personnage et des compos relativement porteuses. Mais Rock’n'Roll Circus et son charisme de flageolet sur une assiette à sushi ont vite fait de refroidir mon enthousiasme, tant le CD était chiant, en dépit d’une qualité de production très au dessus de la moyenne. Là dessus, Ayu annonce donc ce nouvel album intitulé Love Songs, précédé de quelques singles qui ont vu l’irruption prévisible de Tetsuya Komuro dans la discographie de la chanteuse, un TK qui sera finalement à la manette sur l’ensemble des chansons inédites de cet opus.

L’ombre de Tetsuya Komuro

Pour tout dire, cet album est assez compliqué à aborder dans l’optique d’une critique qui se veut un minimum constructive. En cela que le disque est assez différent des opus précédents d’Ayu, plus empreint d’une direction artistique, plus homogène, plus qualitatif dans les ambitions… ce qui, soyons honnête, n’est pas une habitude chez la chanteuse qui a, c’est son rôle, toujours visé l’efficacité commerciale. Bien que les arrangements aient quasiment tous été confiés à des collaborateurs réguliers d’Ayu, l’identité sonore qui se dégage du disque transpire à 300% le TK spirit, ce qui en dit tout de même long sur le charisme, même résiduel, du producteur. Pour les plus jeunes d’entre vous, je rappelerai rapidement que Tetsuya Komuro est, n’ayons pas peur des mots, LE plus grand producteur de l’histoire de la pop japonaise, totalisant à lui seul des dizaines de millions de disques vendus. Il est notamment le principal artisan du succès phénoménal d’avex dans les années 90, carburant officiel voire partie prenante d’une batterie de groupes dance (TRF, globe…), et parrain artistique d’une tripotée d’idols (Ami Suzuki, hitomi, Tomomi Kahala…). Son plus grand succès, c’est bien sûr la mise sur orbite de Namie Amuro, dont il a écrit et composé les premiers albums, ceux qui lui ont valu le qualificatif de « Reine de la Jpop ». Et puis en marge de cette activité sur le devant de la scène, TK bénéficie également d’une réputation non négligeable sur la scène électronique internationale, qui lui ont valu des collaborations de prestige avec des artistes de renom comme Jean-Michel Jarre ou Push.

Il ne s’agit pas tout à fait de la première collaboration entre Ayumi Hamasaki et Tetsuya Komuro. Le producteur est en effet à l’origine de la chanson a song is born, qui avant de figurer sur un album d’Ayu était un duo entre la chanteuse et KEIKO du groupe globe, enregistré dans le cadre du projet caritatif song-nation suite aux attentats du 11 septembre 2001. A l’époque l’évènement était majeur, car Ayu était au top de sa popularité, TK commençait à peine à perdre de la vitesse, et surtout Ayu avait avoué être une fan de la première heure de KEIKO et considérer comme un immense honneur de pouvoir chanter avec elle, suscitant un intérêt tout particulier des fans comme des media. 9 ans après, les retrouvailles se font dans un contexte tout à fait différent, compte tenu des problèmes judiciaires de Komuro et de la popularité déclinante de la Jpop Queen, mais il est important de connaître ce background pour aborder ce nouvel album d’Ayu comme il faut.

Un album bourré de qualités techniques…

Alors qu’en est-il ? Et bien premier bon point, l’album est donc très homogène dans sa conception, ce qui est assez agréable à entendre. Que ce soit sur le plan des compositions, de l’interprétation ou des paroles (qui parlent globalement d’amour, logique; dans un premier temps d’amour déçu, de frustrations et de regrets, avant de se charger d’espoir au fil des chansons, pour finir sur des textes plus positifs), il y a une colonne vertébrale qui maintient l’ensemble comme jamais ça n’a été le cas dans la discographie d’Ayu. En fait c’est surtout que cet album pourrait, à tout point de vue, être un album de globe : il n’y manquerait guère qu’un soupçon d’électronique en plus, et Marc Panther, dont on se passe volontiers. On retrouve ainsi certaines des marques de fabrique de Komuro : des phrases monocordes de notes construites sur une faible amplitude autour d’un accord de base, qui se répètent pour former des couplets entiers (Love Song, November, Last Angel, Do It Again, le refrain de crossroad); des fins de phrases ascendantes; des constructions avec ruptures de rythme, ponts en plusieurs temps entre couplets et refrains, parfois même absence de refrains; des arrangements qui mêlent composantes synthétiques avec guitare acoustique rythmique, envolées au piano et guitare électrique robotique (un mélange des genres qui semble être le nouveau gimmick du producteur)…

Plus étonnant, l’interprétation d’Ayu s’est également adaptée au travail de Komuro. D’une part, la chanteuse y assume un peu plus sa voix grave, et délaisse pour de bon ses aigus nasillards pour aller chercher des syllabes gutturales au fin fond de sa gorge (j’en connais qui ironiseraient sur ce qu’on pourrait y trouver, mais bon, ce serait trop facile). Mais surtout d’autre part, la fan de KEIKO qui sommeille en elle s’est réveillée, et on a fréquemment l’impression qu’Ayu singe son idole. Le morceau le plus emblématique de la « globisation » d’Ayu est sans doute Love Song : non seulement la compo et les arrangements sont typiques (si l’on exclut les violons synthétiques chers à Yuta Nakano), mais les fins de phrases sur les couplets sont une succession de notes à peine tenues, légèrement décrochées puis interrompues de façon abrupte, un des principaux traits de la personnalité vocale de KEIKO. Quant à Last Angel, qui est en passant de très loin ma piste préférée sur le CD, que dire sinon qu’elle aurait parfaitement eu sa place sur un album de globe à l’époque de Many Classic Moments, Stop in the name of love, ou plus tardivement globe2 pop/rock, tant cette bombe synthétise le charisme et la richesse des productions à dominante electro-trance de Tetsuya Komuro, sublimées par une Ayu tout simplement parfaite. Par contre question : il sert à quoi CMJK aux arrangements sur ce titre ?

…mais pas toujours très convaincant pour autant

On l’a compris, cet album est franchement intéressant à décortiquer, avec des compositions variées, des arrangements tout aussi variés, et Ayu qui assume un peu plus son timbre sans trop chercher à se faire passer pour une chanteuse. En est-il bon pour autant ? Et bien c’est là que ça se corse. Car sur le plan individuel, en dehors du Last Angel cité ci-dessus, très peu de morceaux peuvent se prévaloir d’une réelle efficacité, très peu sont suffisamment marquants pour qu’on puisse affirmer assurément qu’on les ressortira spontanément de sa bibliothèque iTunes dans quelques mois (je ne parle bien sûr pas pour les fans qui consacrent 60% de leur temps d’écoute musicale à Ayumi Hamasaki…). Love Song est bien fichue, mais clairement, Ayu fait moins bien du KEIKO que KEIKO elle-même. crossroad n’est pas passionnante et dégouline de violons. MOON et blossom (qui ne sont pas signées TK) rappellent tout ce qu’on est bien content de ne pas retrouver tout au long du CD, à commencer par les clochettes et les synthés de H/\L que Nakano a le malheur de recycler. Sending Mail était franchement prometteuse mais complètement gachée par son refrain bourrin et brouillon où tous les défauts de scansion d’Ayu sont magnifiés; même combat pour Do It Again où la compo plutôt bien orchestrée est anéantie par les 16 répétitions d’affilée de « Dance Dance Dance… » et autre « Sing Sing Sing Do it again », la patate chaude dans la bouche n’arrangeant rien. Like A Doll typique des derniers travaux de CMJK pour Ayu fait son office en piste de remplissage, mais ça ne va pas plus loin. Thank U en énième chanson de fin de concert avec ses innombrables lalala, ça va bien 2mn. Et puis la reprise live de TM Network s’avère complètement anecdotique. Bilan pas glorieux hein ? Reste donc Virgin Road,vraiment réussie dans le genre ballade fleuve, bien qu’on soit un peu lassé de la formule, et Sweet Season, qui change un peu grâce à l’intervention d’un autre roi de la pop japonaise en la personne de Noriyuki Makihara.

Et c’est donc là que vous allez me dire : mais tu as oublié November ! Et bien ma foi, je ferais mieux, sans quoi je pourrais rallonger cette chronique de deux bons paragraphes dédiés à cette seule chanson. Mais je vais faire un effort et faire court. November donc, une chanson qui aurait vraiment pu se prévaloir d’un intérêt artistique réel, avec une composition bien construite, originale, épique sans être grandiloquente, et une interprétation nuancée qui donne à Ayu l’occasion d’étaler une belle palette d’émotions. Sauf que. Sauf que sous couvert d’originalité CMJK a tout simplement maculé le morceau d’arrangements 100% synthétiques discount au possible, comme autant de déjections absolument ignobles jetées sur la bande orchestre de la chanson. Le comble du mauvais goût aurait pu être atteint avec ce nauséabond bandonéon bontempi (peut-être s’agit-il d’un melodica, auquel cas on criera encore un peu plus à l’hérésie pour une utilisation aussi lamentable de cet instrument); mais non, il a fait bien pire : des aboiements de chihuahua synthétiques qui ponctuent les couplets, à vomir, il n’y a pas d’autre mot. Je pourrais en faire trois tonnes, mais je crois qu’une image parlera bien mieux : allez faire un tour sur cet article Wikipedia, et le dégoût qu’il vous inspirera (du moins j’ose l’espérer) vous donnera une idée assez représentative de l’effet que m’a fait cette chanson. Rien à ajouter.

Conclusion : un album qui a l’énorme mérite de changer, d’afficher une ambition, de posséder une vraie personnalité, d’assumer l’âge de son interprète et d’augurer d’un potentiel d’évolution intéressant pour Ayu compte tenu du fait qu’elle ne pourra plus continuer à jouer les popstars pendant encore très longtemps. Tetsuya Komuro y réussit un comeback honorable sans faire du neuf avec du vieux, qui donne sacrément envie d’entendre de nouvelles chansons… de globe. Pas qu’Ayu fasse mal le travail, elle s’en tire même avec brio sur certains morceaux, mais dans le genre, KEIKO est bien meilleure chanteuse. En tout cas bien  meilleure interprète des compositions de son mari, ce qui me semble finalement assez cohérent. Quoi qu’il en soit, contrairement à Rock’n'Roll Circus qui manquait lui aussi d’efficacité, ce Love Songs n’est pas frustrant, et peut donc être qualifié de réussite. Qu’en restera-t-il dans 6 mois ? Peut-être pas grand chose, mais qu’importe : la relève est déjà sur les rails, puisqu’on nous a promis une salve d’albums de remixes très attendue pour 2011 !

Album disponible sur CDJapan et Yesasia

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1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (1 notes, moyenne : 5,00 sur 5)
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14 Commentaires »

  • Pavel a dit :

    C’est clair de dire que cet album est bien au-dessus de Rock’n'Roll Circus.
    Après comparé à Next Level, je ne sais pas trop. En tout cas, je ne me lasse pas trop de l’album depuis qu’il est dispo.

    Je suis d’accord pour dire qu’il est vraiment plus homogène que les autres. Sinon il n’y a pas de pistes qui ne m’ont vraiment pas plu. Même Thank U qui est d’habitude le genre de piste que je zap tout le temps, passe bien chez moi. Et je me suis habitué à Sweet season, que je trouvais fade.
    Seul MOON n’arrive toujours pas à me convaincre.

    Sinon pour moi, les principaux points négatifs sont, comme pour R’n'R Circus, l’absence d’une piste vraiment marquante (Même Last Angel qui est très réussi ne m’a pas fait l’effet d’un Sprakle, STEP you, ou autre piste dans le genre). Et puis les interludes, qui sont trop nombreuse, et surtout inutiles. Autant dans NEXT LEVEL toutes les interludes étaient bien foutus, autant ici leur présence dans l’album n’est pas trop justifiable.

    On vera bien ce que donne la suite, qui ne devrait pas trop tarder avec la chanson promo. de Tales of jesaisplusquoi. L
    es albums remix ne me font ni chaud ni froid, en général je ne suis pas torp fan de ce genre de CD.

    • Joey a dit :

      Le dernier album d’Ayumi qui m’avait satisfait était (miss)understood; depuis je trouve que d’année en année, les pistes inédites sont de plus en plus insignifiantes.

      L’année 2010 m’avait pourtant convenu, j’ai beaucoup aimé MOON et blossom. Certes classiques, mais efficaces de mon point de vue. Puis TK est arrivé … j’abhorre le travail qu’il a effectué pour Ayumi, à trois exceptions près tout de même : crossroad, Love song et Last Angel (exceptionnelle). J’aime la voix d’Ayumi dans ces deux dernières chansons.

      Le reste, je le jette à la poubelle direct ! Like a doll est totalement insipide, sending mail est hideuse surtout dans son refrain qui en plus est repris jusqu’à l’écœurement à la fin. Et bonjour la répétitivité, accentuée par l’absence de réels ponts musicaux. Des couplets interminables et des refrains qui se détachent avec peine, c’est le cas de November et do it again (et si elle parle comme ça en anglais avec son mari bonjour les conversations).

      Mais je suis d’accord sur le fait que November avait un réel potentiel mais annihilé par les arrangements risibles de CMJK. J’avoue avoir eu un choc aussi sur l’intro qui à elle seule ruine d’emblée la chanson :-)

      Pour Thank U, et bien c’est comme HONEY et les autres merdes du genre « cute » : ça me donne de l’urticaire (j’avoue ne pas l’avoir écoutée en entier). Sweet season, tellement chiante que je ne suis jamais allé jusqu’à la fin non plus et Virgin road, ballade terriblement longue et désespérément vide d’intérêt. Ne parlons pas des interludes, parmi les moins inspirés de la discographie de la star.

      Je ne retiens donc que MOON, blossom, crossroad, Last angel et Love song pour ma part. Le reste ne figurera pas sur mon lecteur mp3. J’ai fait mon deuil depuis longtemps d’un album qui soit aussi riche qu’un I am … par exemple, et me contente d’apprécier les singles qui la plupart du temps me conviennent et de piocher 1 ou 2 pistes inédites sur les albums.

      PS : en passant j’ai bien apprécié Dream ON qui ne figure pas sur le disque.

      PS : et le mariage d’Ayumi … WTF ? C’est toi qui viens de me l’apprendre dans ton article. On peut se dire qu’il est temps, mais ça m’a surpris. Je ne m’attendais pas à ce qu’Ayumi se laisse passer la bague au doigt par un mec au bout de 4 mois, un gaijin qui plus est. On verra ce que cache cette précipitation.

      • balsa a dit :

        plutôt une bonne surprise cet album, très agréable dans l’ensemble, avec une certaine unité et de bons arrangements…vocalement ben c’est du Ayumi, on accroche ou pas…je me suis toujours lassé au bout de quelques morceaux. Peu de titres se détachent hormis le premier – Love Song- que je trouve particulièrement réussi.

        • Adorian a dit :

          On pourrait en parler encore de cet album, et en débattre pendant des heures… Globalement j’approuve ton opinion et celle des coms. J’aime beaucoup globe, mais là pour le coup… j’ai trouvé le travail de TK… comment dire? A l’écoute de crossroad, j’ai cru à une blague. Certes, une mélodie assez monocorde, répétitive c’est un peu son axe de travail mais là… Non seulement le travail harmonique est à mon sens moyen, mais on a un refrain qui sort de nulle part, qui casse la musique, constitué d’une maigre une broderie de 4 notes qui me rappelle douloureusement la flûte à bec au collège. Les autres pistes ont du potentiel gâché,sans parler des arrangements… mais je suppose qu’elles seront très efficaces en concert. Là, TK se rattrape plus ou moins. Heureusement les paroles d’ayu, bien que nettement moins intéressantes depuis quelques temps…. donnent un souffle frais à l’album, qui a -comme tout le monde l’a souligné- acquis une homogénéité à double-tranchant, c’est à dire qu’aucune piste ne se démarque particulièrement. C’est la raison pour laquelle je ne m’y attarde pas. Sauf Virgin Road, qui a le mérite d’être, peut-être pas particulièrement efficace, mais d’une fraicheur et d’une sincérité comme seule ayu sait le faire.
          Alors pour le prochain album… un retour à CREA ne serait pas du luxe, avec un bon gros hit à la fois efficace et artistiquement intéressant… Mais ça fait déjà plusieurs années qu’on attend ça et qu’on se contente de « bonnes » chansons, non?

          • Gally a dit :

            Prenez une chanteuse has-been, un compositeur has-been, un arrangeur has-been et faites les travailler ensemble.
            Le but : surfer sur la vague du recyclage et du vintage.
            Le résultat : faire du vieux avec du vieux et sombrer dans le ringard :/

            • Komuro is back certes a dit :

              Komuro fait du pur Komuro sur cet album ? T’as fumé ? Pour la première fois de sa vie il fait autre chose que du Komuro (c’est à dire du globe). Il fait du Hamasaki ! C’est lui qui s’est adapté à elle et pas le contraire. Ce qui en fait un album excellent, car l’esprit musical déchainé d’Hamasaki mène toujours la danse, et pas la chiantise sobre et plate de globe.

              Et le meilleur producteur japonais ? Surement, à défaut de trouver un producteur plus connu parmi les autres talents qui savent rester discrets et se lancent pas comme membres notoires de groupes. D’ailleurs dans les albums de Namie (dont il n’a pas touché au premier), les seuls chansons intéressantes sont celles d’Akio Togashi. Le reste c’est du globe, c’est à dire du 20 % de bon au milieu de 80% de chiant. Quand à Namie elle-même, elle n’a jamais su imposer un style musical avant les 2000s (et encore, confortée par Britney), contrairement à Hamasaki. Namie n’a eu que la chance de tomber sur des bonnes prods (et Komuro ça reste bon), la plupart avec une qualité anglo-saxonne, qui associées à sa voix assez grave ont fait d’elle la première à révolutionner les prods fades nippones des 90s. Mais Hamasaki est allée beaucoup plus loin dans la brèche, avec un vrai style et une vraie personnalité artistique.

              • Maitre K a dit :

                « Le résultat : faire du vieux avec du vieux et sombrer dans le ringard :/ »

                Les goûts musicaux de la génération « Nishino Kana » me fait vraiment peur…

                « D’ailleurs dans les albums de Namie (dont il n’a pas touché au premier), les seuls chansons intéressantes sont celles d’Akio Togashi. »

                Mais t’étais sous stupéfiants quand tu écris ça ou bien tu souffres d’un retard mental depuis la naissance ?

                • Shito (author) a dit :

                  J’avoue que je suis assez effaré moi aussi, tellement que je ne trouve pas le courage de faire une réponse argumentée…

                  • Gally a dit :

                    Maitre K ! Certes, j’ai découvert la j-pop récemment comparé à toi et Shito (depuis 8 ans « seulement »), mais de là à dire que je suis de la génération Kana Nishino, il y a de l’abus …
                    Je suis autant fan d’Ayu que toi, mais je me refuse à avaler toutes ses prods sans broncher. Quand je trouve ça mauvais, je ne vais pas dire le contraire. Fan oui, acharnée non. Et comble de l’insolence, du haut de mes 33 ans, je me réserve le droit d’avoir mon propre avis :/

                    Reproche moi le manque de développement mais pas le fond du post : je trouve que Love Song est une bouse qui serait peut-être très bien passée il y a 10 ans, mais en 2010, c’est juste pas possible. Que ce soit l’instrumentation, les mélodies, le style général de l’album, tout sens le moisi. Je n’ai rien contre la récup’, mais il faut l’améliorer ! Hélas, ce n’est pas le cas et le résultat sonne juste ringard. Ce n’est pas parce que « c’était mieux avant » que cet « avant » a encore une raison d’exister tel quel aujourd’hui.
                    Je ne suis pas nostalgique des compo de Komuro, qui pour moi ont fait leur temps, et je pense sincèrement qu’on devrait le remettre en taule juste pour avoir pondu cet album :/

                    Ceci dit, même si je n’aime pas l’album, j’ai l’intention d’aller voir Ayu à Nagoya le 16/04 …

                    • Maitre K a dit :

                      « Ce n’est pas parce que « c’était mieux avant » que cet « avant » a encore une raison d’exister tel quel aujourd’hui. »

                      Ben si justement.

                      Je vais pas écouter de la merde sous prétexte que c’est « nouveau ». Il se trouve que la qualité de composition, d’arrangement et de production au sens large de cet album est largement supérieur à tout ce qui se fait actuellement au niveau de la jpop commerciale. Alors ça sonne peut-être pas « 2010″ mais franchement, on s’en moque complètement ! De toute façon, les compos « modernes » au Japon n’ont pas évolué depuis 5 ou 6 ans. Ils sont restés bloqués dans la « j-rnb » avec les trois même sons depuis des années. Alors tant qu’à faire dans le recyclé, je préfère largement recycler les années 90 ou les producteurs avaient un minimum de talent.

                      • Gally a dit :

                        « la qualité de composition, d’arrangement et de production au sens large de cet album est largement supérieur à tout ce qui se fait actuellement » …

                        Je comprends ton point de vue, mais je n’y adhère pas. Il me faut plus qu’une qualité de production satisfaisante pour que j’apprécie un album.

                        Je déteste l’instrumentation que je trouve vieillotte et pas assez recherchée, c’est une affaire de goûts, mais on ne peut pas nier que la majorité des chansons manque cruellement de charisme : pas de refrains accrocheurs, pas de ritournelle qui te reste en tête pendant 4 jours, pas de ponts ravageurs, etc …
                        Il y a des idées, mais je les trouve mal exploitées.

                        Prends les lives de Love Song (la chanson), l’impact recherché n’a pas été atteint : Ayu tape du pied, tente de faire ressortir une rage qui n’existe pas dans la composition et les arrangements. Et je trouve ça frustrant ! Parce que j’en veux plus, je veux mieux et surtout, je veux du Ayu, pas du Globe ! :/

                        • Maitre K a dit :

                          Tu es en pleine contradiction ! Tu veux un son « moderne » et en même temps tu veux du Ayu, ce n’est pas compatible ! Ayu, cela fait depuis Memorial Address que ses arrangements n’ont pas évolué ! On retrouve toujours, à quelques variations près, les mêmes techniques, les mêmes sons… les même guitares. Ce n’est pas la poignée d’exceptions « electro » de Next Level qui change quelque chose. D’ailleurs, Love Songs est, comme tout ses albums précédents, arrangé en majorité par Yuta Nakao (HAL) et CMJK.

                          Pour le manque de charisme, ça se discute. Personnellement, je place sans problème Last Angel dans mon top 5, et probablement Crossroad dans mon top 10. Pour le reste, effectivement il n’y pas de titre ultra-fédérateur, mais en même temps c’est comme cela depuis longtemps chez Ayu puisque ce problème existe sur tous ses albums depuis Rainbow. Parce que justement, tu dis que tu veux du Ayu, mais le problème c’est que pour les fans de la première heure, elle n’en fait plus depuis longtemps. Pour moi, du « Ayu » c’est Fligh High, Boys & Girls, Evolution… C’est à dire ces 4 premiers albums. Après il y a eu de bonnes choses, mais rien à voir avec le style qui avait fait sa popularité. Dans ces conditions, je préfère largement un Love Songs qui propose d’entendre un peu autre chose, au moins au niveau mélodique, parce que je dois te dire qu’avec Rock n Roll Circus, j’avais atteint la limite de ce que je peux accepter en matière d’immobilisme musical.

                          • Gally a dit :

                            Tu peux garder ton identité tout en évoluant. Depeche Mode le fait très bien depuis 30 ans, et c’est toujours Martin Gore à la musique et au paroles (sauf le premier album).

                            Arf, Last Angel est la chanson que je déteste le plus dans la disco d’Ayu ;)

                            • Maitre K a dit :

                              Ouais mais tu vois, on rentre dans une affaire de goûts donc c’est forcément subjectif…

                              Si tu veux un avis objectif, en dehors de « j’aime / j’aime pas », Love Songs ça fait certainement moins « actuel » que les prods genre 2NE1 ou Big Bang et c’est certain qu’il y a un penchant (volontaire) à faire « old school ». Mais si tu compares aux prods jpop féminines commerciales actuelles comme Juju, Nishino Kana, Miliyah et toutes les autres chanteuses produites à la photocopieuse qui ont débarqué ces 5-6 dernières années avec des arrangements copiés/collés par palettes entières, ben Love Songs c’est un album ultra avant-gardiste et qui propose en plus un vrai changement par rapport à ce qu’Ayu fait depuis 7 ans maintenant, ce qui est pas mal honnêtement.

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