Kiyoshi Hikawa est gay, vague de suicide attendue chez les ménagères

On le surnomme « le prince de l’enka » : Kiyoshi Hikawa est effectivement aujourd’hui le principal représentant de cette discipline traditionnelle, qu’il a portée jusqu’aux sommets du top Oricon. Son succès impressionnant fait de lui une figure de référence du marché musical japonais, un invité incontournable du Kouhaku Utagassen, et surtout l’une des stars nippones les plus adulées par le public de ménagères, l’un des rares d’ailleurs en dehors de l’écurie Johnny’s Jimusho. Imaginez donc la désillusion pour ces millions de fans qui dépensent chaque année des dizaines de milliers de yens dûrement gagnés par leurs maris en faveur du chanteur, lorsqu’elles vont apprendre que celui-ci… est gay !

Le tabloïd FRIDAY est un peu au Japon ce qu’est notre Voici national : un torchon, certes, mais souvent très bien informé. Le magazine est régulièrement à l’origine de révélations éclatantes, les Johnny’s et les idols en faisant notamment régulièrement les frais. Mais dans un pays où l’homosexualité n’existe publiquement que sous ses aspects les plus extravagants, tandis que sa réalité quotidienne et sociologique est sujette à un énorme tabou, il est très rare que la presse ose « outer » d’elle-même un personnage public. Des artistes comme Ken Hirai ou Shouta Shimizu, notoirement considérés comme gays sans avoir jamais confirmé ou infirmé la chose d’eux-mêmes, ne sont pas particulièrement suivis par la presse, pas plus d’ailleurs que d’autres artistes qui ont eux confirmé leur orientation sexuelle, à l’image de Ken Maeda ou Noriyuki Makihara. Autant dire que l’idée de s’attaquer à un monument comme Kiyoshi Hikawa, qui ne se cache manifestement pas très bien, a dû faire l’objet de sérieux débats dans les rédactions. FRIDAY a finalement choisi de briser le tabou, et a décidé de tout faire pour être « irréprochable ». Le dossier publié par le tabloïd cette semaine est ainsi étayé de nombreux détails, issus d’une traque qui a duré de longs mois, et qui sont autant de preuves visant à rendre les allégations du magazine définitivement incontestables : et oui mesdames, Kiyoshi Hikawa, le chouchou des ménagères, préfère les hommes ! Comment ça, ça ne surprend personne ?

Les paparazzis du magazine ont suivi Hikawa pendant 10 mois, et dévoilent aujourd’hui la relation du chanteur de 33 ans avec l’acteur Yuki Matsumura (46 ans). Les deux hommes se seraient rencontrés il y a environ deux ans chez un ami commun, l’acteur Toru Kazama, lui aussi homosexuel supposé. La filature débute en automne 2009, où à la sortie d’une pièce de théâtre dont il était l’un des acteurs, Matsumura quitte le dîner suivant sa prestation en taxi pour passer la nuit… dans l’appartement d’Hikawa. Quelques mois plus tard en avril, les deux artistes sont repérés en promenade dans une petite rue calme de Tôkyô, le fluet Hikawa marchant juste derrière son bad boy de Matsumura en lui tenant la poche arrière du jean. De retour chez Hikawa, ils passent la nuit ensemble, et Matsumura est même aperçu à la fenêtre de l’appartement en train d’enlever son tshirt. Depuis, l’acteur a été de nombreuses fois observé en train de se garer dans la rue où vit Hikawa, auquel il rend visite pour la nuit, quelques bouteilles d’alcool sous le bras… La présence des deux amants a également été confirmée pour une nuit dans un hotel de luxe et un séjour privé àHakone.


Yuki Matsumura

Interrogée sur la question, l’agence de Kiyoshi Hikawa a fourni un commentaire autrement plus fourni qu’à l’accoutumée, où les rumeurs, qu’elles soient ou non avérées, sont balayées d’un « no comment » ou d’un « ce ne sont que des amis ». Dans le cas présent, nous avons droit à une variante intéressante, celle des « drinking buddies » (copains de beuverie) unis par une « amitié profonde » (on n’en doute pas) née de l’admiration de la mère de Hikawa pour les talents d’acteur de Matsumura, et d’intérêts communs pour l’enka.

Reste à voir quel impact ces révélations auront sur la carrière du chanteur. Il est probable que la loi du tabou homosexuel associée à un bon gros lobbying de l’agence de Hikawa permette d’éviter que le reste de la presse n’offre un relai trop important à cette affaire. Pour autant, difficile de croire que les ménagères conserveront un dévouement aussi fidèle à leur jeune premier en sachant qu’il n’est pas le moins du monde intéressé par les femmes… Quoi qu’il en soit, c’est un petit pas qui a été franchi par la presse à scandale nippone avec cette révélation, qui risque bien d’en entraîner d’autres. Un an après que le Japon ait choisi de reconnaître les mariages homosexuels de ses citoyens… à condition qu’ils aient été célébrés à l’étranger, c’est une nouvelle étape qui est en train d’être franchie dans l’intégration de l’homosexualité dans la réalité sociologique. Sans doute pas de la plus belle manière, mais il sera tout de même intéressant de suivre les conséquences de cette petite affaire.

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