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Namie Amuro est une vilaine plagieuse

30 novembre 2009 8 Commentaires

Je ne voulais pas évoquer le nouvel album de Namie avant sa sortie, mais l’actualité m’y oblige : voilà qu’aujourd’hui certains forums japonais se déchaînent contre ce qu’ils qualifient de disgrâce internationale, après la révélation de ce qui semble être un plagiat éhonté de la part de Namie et / ou son staff sur les covers de Past . Le tout sur fond de bonne vieille guéguerre Japon/Corée du Sud, dont cette affaire n’est qu’un énième épisode.

Commençons par les faits : hier sur plusieurs forums coréens est apparue cette photo comparative des jaquettes de Past , le nouvel album de Namie Amuro, avec ce cliché du mannequin russe Vlada Roslyakova tiré d’un magazine de mode coréen paru en mars dernier. Aïe, effectivement, c’est pas très glorieux. Nos amis coréens de très vite flinguer Namie pour ce plagiat éhonté, repris dans les heures qui suivent sur plusieurs forums japonais, où l’affaire fait grincer des dents. Et les internautes nippons de réclamer le changement de ces jaquettes qui jettent une « disgrâce internationale » sur l’archipel. Rien que ça !

Vous imaginez bien que les Japonais, plagieurs professionnels devant l’éternel, ne se seraient pas émus de cette histoire sans une raison valable. Et le fond de tout ce cirque, c’est tout simplement cette sempiternelle concurrence entre le Japon et la Corée du Sud. Les relations des deux pays sont normalisées depuis quelques années, permettant ainsi aux cultures pop coréennes et japonaises de s’exporter chez leurs voisins respectifs. Mais il va sans dire qu’il reste des gens à qui cela ne plaît pas. Des Coréens qui n’apprécient pas que leurs stars délaissent leur pays pour venir faire carrière au Japon, un marché bien plus rentable. Et des Japonais qui n’apprécient pas plus que des Coréens se permettent de venir faire le show dans leurs émissions en chantant en Japonais. C’est ainsi que le groupe BIG BANG (et plus particulièrement G-Dragon), qui cartonnait en Corée du Sud jusqu’à son arrivée récente sur le marché japonais, est aujourd’hui victime d’une féroce campagne de dénigrement de la part de ses compatriotes. Et c’est pourquoi les Japonais ne sont pas franchement contents que ce plagiat vienne jeter l’opprobre sur un entertainment nippon qui pouvait jusque là se reposer sur les lauriers de son succès. Surtout si l’auteur de ce plagiat est LA popstar du moment qui fait l’unanimité pour elle dans toute l’Asie. Et surtout si le plagiat concerné est dirigé vers un magazine sud-coréen. Vous imaginez la pagaille…

Et les media dans tout ça ? Et bien il est encore un peu tôt pour analyser leur réaction, qui est en l’occurrence pour l’instant une absence totale de réaction. Il est probable que les rédactions nippones soient en train de se regarder, ne sachant trop comment réagir. Le choix est cornélien : il s’agit soit de privilégier une stratégie à court terme en créant un scandale de manière déraisonnable autour de la seule artiste féminine qui les intéresse encore réellement aujourd’hui, soit de privilégier une stratégie plus constructive visant à préserver cette même source d’activité devenue trop rare pour qu’on puisse s’en passer. Une solution intermédiaire serait de s’attaquer non pas à l’artiste mais à son staff, en le déclarant responsable de ce choix marketing honteux sans trop égratigner Namie elle-même. C’est d’ailleurs ce qu’ont tendance à faire les fans japonais de Namie ces dernières heures, avec un discours assez amusant qu’on peut résumer à : quand une idée est bonne elle est de l’initiative de la chanteuse elle-même, tandis que les mauvaises idées viennent forcément de son staff… Pourtant Namie assume, il n’en fait aucun doute : l’album ne contient-il pas justement une chanson baptisée COPY THAT, véritable discours anti-langue de bois sur la manière dont les Japonais s’approprient les concepts pour créer leur mode du moment ?

Reste à voir si cette petite tempête aura une quelconque influence sur les ventes de l’album, dont la sortie est toujours prévue pour le 16 décembre prochain (dispo sur CDJapan et Yesasia), et dont les rumeurs annoncent qu’il aurait été expédié à déjà plus de 500.000 exemplaires dans les magasins. A suivre !

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8 Commentaires »

  • _rem a dit :

    Oui, les Japonais sont des « copieurs professionnels » mais au passage, ils se permettent d’améliorer. Dans le cas présent, la photo de Amuro est en N&B.

    Il y a 2 types d’innovations:
    - un concept totalement nouveau
    - l’association nouvelle de concepts déjà existant

    Le Japon préférant largement le second.

    reste que ton paragraphe sur les relations nippo-coréennes résume tout le débat: c’est bcp de mauvaise foi.

    Que pour utiliser le grief du plagiat, il faut prouver (témoins, écriture comptable, manuscrit) que l’auteur à vu l’original et décider de produire une copie. Ce qui n’est pas une mince affaire.

    • Fabien a dit :

      C’est tout bonnement ridicule de faire autant de remue-ménage pour si peu… C’est fou comment un détail insignifiant prend tellement d’ampleur et arrive à envenimer les querelles déjà existantes entre deux pays. Il y a des choses bien plus graves et importantes dans la vie !
      Enfin, j’ai quand même mon avis sur les photos : celle de Namie sont bien mieux.

      • Van a dit :

        je suis d’accord, les japonais sont les pro du politiquement correct, c’est hypocrite au possible, on se rappel de l’affaire Koda Kumi, qui si la même chose serait arrivé à une chanteuse français, on aurai juste rigoler et basta…
        La ressemblance est tout de même flagrante dans ce cas.

        • Seb a dit :

          Même si la copie est conforme, j’espère que ça n’entrainera pas les ventes de l’album vers le bas…. je suis décidément trop gentil ces derniers jours.

          • Yukki a dit :

            Cette affaire est surement insignifiante mais permet au moins de mettre en évidence la problématique du plagiait dans les productions culturelles japonaises. Qui à la fois m’insupporte et m’attire !

            Le bon créneau pour un artiste serait, je suis d’accord, le second degré: copier délibérément quelquechose et l’améliorer à sa sauce.
            Pour à la fois dénoncer le plagiat pur et simple mais aussi montrer qu’il peut avoir ses bons cotés s’il est une source d’inspiration pour l’artistse(la copie d’Ayu sur Madonna étant LE contre exemple parfait certes…)

            • balsa a dit :

              um, je trouve que le génie Japonais depuis longtemps et dans de nombreux domaines c’est de dépasser le stade de la copie, du simple plagiat et de bonifier, d’y mettre de la valeur ajoutée. Ils savent très bien « assimiler », ce qui n’est pas simplement copier.

              • pavel a dit :

                C’est vrai que c’est plus que ressemblant, mais de toute façon je n’étais pas trop fan de la cover. Et franchement c’est n’importe quoi ce débat, c’est quoi le plus grave qu’elle plagie sur une cover ou pour le contenue de l’album ? Et la Cover ne change en rien la qualité de l’album qui est honnêtement une réussite, Namie progresse, pour moi c’est un fait.

                Et puis côté plagiat, de mon point de vue, il n’y a pas que les Japonais qui sont forts. Suffit de regarder vite fais ce que fait en ce moment Rihanna et Beyonce côté visuel. Niveau vestimentaire c’est très inspiré Lady Gaga.

                • Past a dit :

                  [...] peut lui permettre de rentrer dans le livre des records. Le tableau aurait pu être noirci par cette fameuse histoire de plagiat sur fond de guerre d’influence nippo-coréenne, mais même pas : en dehors d’un ou deux [...]

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