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Critique single : Namie Amuro – Sit! Stay! Wait! Down! / Love Story

12 décembre 2011 2 Commentaires

Lors de l’épisode précédent, comme celui d’avant, celui d’avant, et celui encore avant, Namie Amuro nous a bien fait comprendre qu’elle entendait bien demeurer cette petite pimbèche professionnelle, froide et détachée, déterminée à faire ce qu’elle veut et envoyer promener quiconque tente de lui imposer quoi que ce soit. Du haut de ses maintenant 34 ans, Namie sort donc un CD de temps en temps, enchaîne ses sessions fitness marathoniennes sur scène, s’affiche à la une de quelques magazines pour entretenir son image de fashion leader (dont le look n’a pas évolué depuis 10 ans). Pour le reste, il ne faut rien lui demander. Et dans son entourage proche, personne ne lui demande rien, parce que ça marche, et que le succès est une denrée suffisamment rare aujourd’hui pour qu’on ne change pas la recette de la soupe. Du côté de chez avex on l’a quand même un peu mauvaise; du coup histoire de le lui faire comprendre, on décide de sortir le nouveau single de Namie le même jour que le nouvel opus des AKB48, de sorte qu’elle ne prenne pas trop la grosse tête en enchaînant les premières places dans les charts. Mais c’est bien mal connaître Namie, qui se fout de ses ventes de disques comme de sa première mini-jupe. Il n’empêche que les fans, moi le premier, commencent à trouver la pilule dure à avaler, ce qui nous rend forcément plus exigeants sur la qualité des sorties de notre frigidaire en talons préféré…

Alors attention, ne nous méprenons pas : la qualité en question, à ce jour, n’est franchement pas en cause; en tout cas Namie tient largement la corde par rapport à ce que sortent les autres popstars de l’archipel depuis plusieurs années. Le single NAKED n’était pas des plus convaincant, certes. Mais dans le genre excellent best-of à haute valeur ajoutée, difficile de faire mieux que Checkmate!. Et en son temps, j’avais beaucoup aimé le single Break it, sans parler de l’album Past qui tourne toujours régulièrement dans mon iTunes. Et pourtant, de façon intangible, je perçois un relâchement qui m’embête un chouilla. Une petite tendance à se reposer sur ses lauriers, peut-être liée à l’accumulation récente de ballades sans grande saveur mais qui marchent, là où Namie avait soigneusement évité ce genre pendant plusieurs années. Ou peut-être sont-ce les derniers clips de l’artiste, relativement décevants, qui viennent enfoncer le clou des lives à économie d’énergie qui me font enrager depuis plusieurs années (encore que le dernier était au dessus du lot) ?

Commençons par le chien, parce qu’il faut bien…

Bref, venons-en à ce nouveau single, dont la setlist n’a pas cessé de changer au fil des semaines. Avec pour commencer un mot sur la jaquette (et ne vous plaignez pas, j’ai failli faire toute ma chronique là dessus). Non mais… WTF ? Sans doute encore un nouveau caprice de la star, qui a jugé bon, au vu du titre du single, d’exiger de poser avec un gros clébard, elle qui aime tant les chiens. Le choix d’un bon gros dogue allemand alors qu’elle-même n’a que des clebs de poche me laisse d’autant plus circonspect… Le pire c’est que l’artiste est superbe sur ces clichés… J’imagine d’ici son staff se plier, blasé, au bon vouloir de la princesse, et courir se bourrer la gueule pour oublier dès le shooting photo terminé… J’imagine aussi assez bien Namie se reconvertir en une sorte de Brigitte Bardot à la nippone, une fois lassée de faire des moulinets avec les bras devant une foule apathique… N’empêche que les agences de comm semblent toutes sur la même longueur d’onde que Namie, à en croire les photos promo qui sortent dernièrement. C’est ainsi que vous pourrez découvrir :


Gackt sur son cheval blanc

BoA et sa chouette

Nami Tamaki et sa panthère

Ou encore…


Ayumi Hamasaki et ses rats

Quand les valeurs sûres se plantent, et les poncifs surprennent

Sit! Stay! Wait! Down! donc… A l’annonce du titre et du duo t-kura/michico à la production, je me suis frotté les mains : voilà qui semblait annoncer un titre bien bitchy, avec des paroles transpirant le girl power, une fille qui parle à son mec comme à un chien… J’imaginais déjà la chorégraphie dans l’esprit, les basses appuyées, bref je me suis laissé entraîner dans l’image d’une prod bien fierce, comme disent les djeun’s sur jpopmusic.com. Alors forcément, quand on voit qu’au final le clip a été annulé, et quand on entend le fourre-tout brouillon au possible que nous ont pondu les deux zigotos, difficile de ne pas être déçu. La chanson se résume à une pop bien gentillette, aux couplets pouet pouet prout prout, aux ponts « ouh-ouh-ouh » façon New Look, et que dire des pathétiques « good boy good boy good boy » que même Michaël Youn n’aurait pas osé mettre sur l’album de Fatal Bazooka. La seule chose qui vient sauver ces arrangements de générique de cartoon, ce sont les refrains, où arrivent enfin les basses attendues, où les paroles sonnent bien, où le charisme est au rendez-vous dans l’interprétation, bref où l’on a ce que l’on attendait. Dommage, même si le résultat ne peut définitivement pas être qualifié de mauvais, il n’est simplement pas à la hauteur de mes fantasmes de fan.

Love Story, une ballade de plus, ouch ! Il faut dire que les dernières en date ont sans doute contribué à instaurer le climat favorable qui a abouti à ma récente crise de foie. Si le compositeur du titre est un petit nouveau, la chanson en elle-même ne réinvente absolument rien dans la discographie de Namie; et pourtant bizarrement, la sauce prend plutôt bien. L’interprétation tient la corde, Namie ne beugle pas, la mélodie ne donne pas envie de s’exploser la tête contre la cuvette des toilettes, l’émotion passe même assez bien, malgré la faiblesse assumée de la chanteuse dans cet exercice. A défaut de surprendre, Love Story fait plutôt bien le boulot.

Restent les deux titres dévoilés depuis déjà très longtemps en live, et qui se sont retrouvés parachutés en queue de ce single pour une raison obscure. La principale satisfaction du CD s’y trouve, il s’agit de Higher. Ce qui est d’autant plus une bonne surprise que la compo et les arrangements sont de Nao’ymt, le fameux bonhomme qui a commencé par révolutionner la carrière de Namie Amuro avant de la faire s’approcher dangereusement de l’auto-caricature (un peu comme H/\L / Yuta Nakano avec Ayumi Hamasaki…). La chanson est énergique, dansante, sur une base electro-trip hop uptempo, et un état d’esprit dans la pure veine de l’album Past mieux encore, elle limite même relativement le recours abusif à tous ces chorus foisonnants qui commencent à me rester sur l’estomac dans les titres les plus produits de la chanteuse. Quant à arigatou, là aussi mon impression est mitigée. Le concept ? Une chanson sans prétention pour remercier le monde de son soutien au Japon à la suite du tsunami du mois de mars 2011. Comment peut-on remercier le monde entier avec un truc aussi pâlichon ? La chanson n’est pas dégueu en soit, mais le concept aurait mérité une extrême sobriété intimiste, ou bien à l’inverse de la grandiloquence, ou à la limite de l’exotisme (façon NEVER END). Bref, un peu de consistance, et certainement pas un midtempo aux faux airs mélodiques de Toi et Moi aseptisé. Décidément, c’est vraiment à se demander si t-kura et michico se concertent un tant soit peu avant d’associer paroles et musique sur une chanson…

Bilan des courses partagé donc, avec un morceau décevant dont j’attendais sans doute trop, une ballade qui se tient, une bonne surprise dans le registre uptempo, et une ballade midtempo sans intérêt. Le single est sans doute, dans l’absolu, bien meilleur que ce que mon manque d’enthousiasme laissent paraître, mais c’est peut-être la première fois que je ne suis pas pleinement convaincu par deux singles de suite de la part de Namie Amuro, j’imagine que ça joue. Avec un nouvel album qui nous est promis pour le 1er semestre 2012, nous devrions avoir rapidement du neuf à nous mettre sous la dent. Vivement !

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2 Commentaires »

  • Pavel a dit :

    Au final le single me convient plus que le dernier, dans lequel je n’avais retenu que fight together (oui je sais …). Et je ne suis définitivement pas fan des ballades de Namie. J’espère qu’elles ne vont pas trop gâcher l’album à venir. Ça fait pas mal de pistes single à mettre dedans en tout cas (en espérant que quelques ballades, genre Tempest, soient dégagées, et qu’Higher y soit mise).

    Sinon d’où elle sort la photo d’Ayu ? :o
    Son voyage à Londres ?

    • Maître K a dit :

      La photo de la pochette, c’est pour un porno allemand c’est ça ?

      Blague à part, je trouve ce single vraiment pas au niveau. J’ai toujours eu beaucoup de peine avec les prod de T-Kura que je trouve brouillonnes et généralement sans charisme. C’est un concours à qui mettre le plus de bip et de pouet pouet dans les arrangements, et à ce petit jeu c’est clair qu’il est fort. Il faudra quand même lui expliquer un jour que si des mecs comme les Stargate ou RedOne peuvent faire des tubes mondiaux avec une vingtaine de pistes d’instru, ça sert à rien d’en utiliser 150 pour faire une daube.

      Sinon la seule piste qui sauve ce single c’est clairement Higher. Mais bon, c’est pas non plus le titre charismatique de l’année. Ah, si seulement Avex pouvait casser sa tirelire et faire produire une fois un titre de Namie par quelqu’un comme Dr.Luke par exemple. Ou la refaire bosser avec TK. Au choix !

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